THèSE
présentée par
Alassane WELE
Soutenue le 30 juin 2003
Matériel et méthodes
I-Données
générales
Les
spectres de masse TOF-MS et TOF-MS/MS ont été effectués soit sur un appareil
MALDI-TOF avec une ionisation par laser, soit sur un appareil API QSTAR Pulsar
i avec une ionisation en Electrospray à une tension de 5200 eV. Le solvant
utilisé pour dissoudre les échantillons a été le méthanol.
I-2-
Résonance Magnétique Nucléaire
Les
spectres ont été réalisés soit sur un spectromètre Bruker AC 300 pour les
spectres 1D 13C, soit sur un spectromètre Bruker Avance 400 équipés
de logiciel X-WIN NMR (version 2,6) pour les études 2D. Les données utilisées
pour la modélisation moléculaire ont été acquises soit sur un spectromètre
Varian Unity 500 soit sur un spectromètre Inov A 600 équipé de logiciel XEASY.
Des volumes de 0,4 ml de solution peptidique (10 mg) dans DMSO-d6 (ou Pyridine-d5
ou MeOD3) en tubes de 5 mm (Wilmad)
ont été généralement utilisés (les tubes sont préalablement dégazés dans le cas
de la modélisation). La température d’acquisition a été de 298°K pour tous les
cyclopeptides, sauf indication contraire (à l’exception de la cyclosénégaline A
pour laquelle nous avons utilisé la température de 318°K).
I-2-1-Spectres
de RMN 1D 1H et 13C
Les
spectres de RMN 1D 1H ont été enregistrés à 400,13 MHz et
l’acquisition a été réalisée avec une mémoire de taille de 32 K, sur une
moyenne spectrale d’environ 4401 Hz (DMSO-d6 et CD3OH)
et 5531 Hz (pyridine-d5). Le nombre de scans est de 144 pour
le DMSO-d6 et le CD3OH et de 200 scans pour
la pyridine-d5. Les spectres de RMN 13C ont été
réalisés à 100,62 MHz, avec une taille de mémoire de 32 K et sur une moyenne
spectrale de 20000 Hz, 66852 scans pour le DMSO-d6 et
le CD3OH et 76398 pour la pyridine-d5 ont
été utilisés. Le calibrage des spectres a été réalisé sur la raie centrale du
signal correspondant au solvant DMSO-d6 ou pyridine-d5 ou CD3OH.
*en 1H,
sur la raie centrale du quintuplet lié à la résonance du proton du CD2H calibrée à
2,49 ppm par rapport au TMS
pour le DMSO-d6.
*en 13C,
sur la raie centrale du septuplet à 39,5 ppm lié à la résonance du carbone du
groupe CD3 par rapport au TMS
pour le DMSO-d6.
I-2-2-Spectres
de RMN 2D 1H-1H et 1H-13C
Les
spectres COSY sont enregistrés à 400,13 MHz sur un total de 512 expériences
constituées chacune d’environ 4 scans pour une moyenne spectrale de l’ordre de
4401 Hz pour DMSO-d6 et le CD3OH, et
8 scans pour une moyenne spectrale de 5531 Hz pour la Pyridine-d5 (TD = 4K).
Les
spectres de RMN TOCSY ont été réalisés à 400,13 MHz sur un total de 512
expériences de 8 scans pour le DMSO-d6 et le CD3OH
, et 16 scans pour la Pyridine-d5 et avec un temps de mixage de 120 ms (la valeur du
temps de mélange choisie pour une constante de couplage JH-H
de 1Hz, a permis d’observer la totalité des couplages tout au long des chaînes
latérales des résidus). La moyenne spectrale est de l’ordre de 4401 Hz (DMSO-d6
et CD3OH) et 5531 Hz (Pyridine-d5)
Les
spectres de RMN ROESY ont été enregistrés à 400,13 MHz sur 512 expériences de
40 scans chacune avec un temps de mixage de 150 ms. La moyenne spectrale est de
l’ordre de 4401 MHz et 5531 Hz.
Les
spectres de corrélation directe 1H-13C HSQC ont été
réalisés à 400,13 MHz en dimension 2 (dimension proton) et à 100,62 MHz en
(dimension carbone), avec une taille mémoire 2K et sur 512 expériences.
Les moyennes
spectrales utilisées sont de l’ordre de 4401 et 5531 Hz. Le nombre de scans est
de 40 pour le DMSO-d6 et le CD3OH , et de
64 pour la Pyridine-d5. La valeur de la constante de couplage
utilisée pour établir le délai nécessaire à la sélection des protons couplés à
l’atome de carbone a été estimée à 1JCH = 135 Hz.
Ce délai équivaut à ¼ CH (1,85 ms).
Les
expériences HMBC sont enregistrées à 400,13 MHz sur une fréquence moyenne de 4401
MHz. Le délai d’évolution qui précède le pulse 13C pour la création
de magnétisation à travers les liaisons a été fixés à 70 ms. Ce délai équivaut
à d JCH et correspond à une constante de couplage à longue
distance de 7Hz. Les corrélations directes 1H-13C ont été
supprimées grâce à l’utilisation de filtre (low pass J-filter).
Les
spectres ont été enregistrés sur spectromètres UNITY 500 et INOV A600. La gamme
de température testée pour favoriser la forme majoritaire s’étale de -15°C à
10°C, et nous avons travaillé à -10°C.
Le
spectre TOCSY a été enregistré avec un temps de mélange de 80 ms et celui des
NOESY à 120 et 300 ms. L’analyse des cartes a été effectuée avec le logiciel
XEASY.
I-4-Radiocristallographie par les rayons
X
Les
cristaux ont été obtenus par dissolution dans un petit cristallisoir de 10 à 15
mg de produits dans 3 ml de méthanol. Après une dizaine de jours, des cristaux
incolores se forment dans la solution.
La
préparation des échantillons et la collecte des données ont été réalisées par
Claudine Mayer à l’Université de Paris 6.
Après évaluation au microscope
optique de la qualité des cristaux obtenus, un cristal incolore de la
cycloréticuline A de forme prismatique, de dimensions 100 m x 100 m x 200 m, est collé sur
une tige en verre.
Les
cristaux de la cycloréticuline C et de la cyclosquamosine M sont placés par
aspiration dans un capillaire en verre à rayons X de 0,5 à 1 mm de diamètre
selon la taille contenant à une extrémité quelques microlitres de liqueur mère
qui permettent de maintenir une pression de vapeur suffisante pour éviter
l’assèchement total du cristal. Le capillaire est scellé par de la cire puis
monté sur un tête goniométrique afin d’assurer le réglage manuel du cristal
dans le faisceau de rayons X.
Les
mesures des intensités des données de diffraction des trois cyclopeptides ont
été réalisées sur un diffractomètre CAD4 Enraf-Nonius équipé d’une anode de cuivre
tournante, dont la raie Cu-Ka (l = 1,5418 Å) est
sélectionnée par un monochromateur de graphite. Toutes les données ont été
collectées à une température de 24 ± 1°C.
La
détermination de la symétrie, des paramètres de maille, des conditions
d’extinction et du groupe d’espace est réalisée de manière automatique sur le
diffractomètre à l’aide de 25 réflexions.
Les
différentes étapes de la collecte des intensités sont les suivantes :
i)-Recherche et affinement, à partir de quelques réflexions, des
paramètres de maille et détermination de la matrice de passage du référentiel
fixé du diffractomètre à celui mobile du cristal.
ii)-Choix d’une vitesse de balayage, d’un domaine angulaire et
mesure des taches de diffraction. Selon la symétrie, l’acquisition portera sur
la moitié, le quart, etc… de l’espace réciproque, en essayant de trouver le
meilleur compromis entre vitesse de mesure et nombre de réflexions mesurées.
iii)-Un traitement de données est nécessaire car les intensités
mesurées sont affectées par un certain nombre de facteurs d’atténuation. Les
uns sont liées à l’angle de diffraction q (corrections de Lorentz- Polarisation), les autres sont liés au
fait que l’intensité I des rayons X
diminue après la traversée d’un cristal : dans notre cas, une correction
empirique d’absorption est appliquées aux données (données par le logiciel
grâce à la mesure toutes les 100 réflexions des intensités de trois réflexions
représentatives). Seules les mesures significatives sont retenues, puis les
réflexions équivalentes sont moyennées, selon la classe de Laue retenue.
Les structures des trois
cyclopeptides ont été déterminées en utilisant le programme SIR97 basé sur le
principe des méthodes directes (Altomare et al., 1999). L’affinement,
basé sur l’ajustement des carrés des facteurs de structure observés aux carrés
des facteurs de structure calculés par la méthode des moindres carrés, des
trois structures est également réalisé par le programme SIR97. Les progrès de l’affinement
sont suivis par la convergence vers des valeurs minimales du facteur d’accord
R, qui mesure l’erreur relative moyenne sur l’ensemble des facteurs de
structure. Il est donné par l’équation suivante :
avec Fobs(hkl),
les facteurs de structure observés et Fcal(hkl) les facteurs de
structure calculés.
conformation |
angles dihédraux en degrés |
||||||
f2 |
y2 |
f3 |
y3 |
||||
hélice a droite |
-55 |
-45 |
-55 |
-45 |
|||
hélice 310 droite |
-60 |
-30 |
-60 |
-30 |
|||
gauche |
60 |
30 |
60 |
30 |
|||
feuillets b |
|
|
|
|
|||
antiparallèle |
-140 |
135 |
-140 |
135 |
|||
parallèle |
-120 |
+110 |
-120 |
+110 |
|||
coude b |
I |
-60 |
-30 |
-90 |
0 |
||
|
I' |
60 |
30 |
90 |
0 |
||
|
II |
-60 |
120 |
80 |
0 |
||
|
II' |
60 |
-120 |
-80 |
0 |
||
|
III |
-60 |
-30 |
-60 |
-30 |
||
|
III' |
60 |
30 |
60 |
30 |
||
|
IV |
2 des 4 angles différent de plus de 40° |
|||||
|
des valeurs ci-dessus |
||||||
|
V |
-80 |
80 |
80 |
-80 |
||
|
V' |
80 |
-80 |
-80 |
80 |
||
|
VIa |
-60 |
+120 |
-90 |
0 |
||
|
VIb |
-120 |
+120 |
-60 |
0 |
||
|
VII |
repli de la chaîne protéique |
|||||
|
|
~180° |
|
<60° |
|||
|
VIII |
-60 |
-30 |
-120 |
+120 |
||
tours g |
|
|
|
|
|
||
|
normal |
70° à 85° |
-60° à -70° |
|
|
||
|
inversé |
-70° à -85° |
60° à 70° |
|
|
||
Tableau VIII-1 : Valeurs des
angles f et y selon les
différents types de conformations des peptides
Les pouvoirs rotatoires
des cyclopeptides a été mesuré par un polarimètre Perkin Elmer 341 et les [a]D22 sont données en g pour 100
ml.
Le point de fusion est la mesure de la température de fusion du
solide. Les mesures ont été faites avec un appareil à capillaires, Büchi
Melting Point B-545. Le solide est placé dans un capillaire, et chauffé par une
résistance électrique (Tableau VIII-2).
Espèces |
Cyclopeptides |
Points de fusion MeOH (°C) |
Pouvoir rotatoire (MeOH ; c g/100 ml) |
A. cherimola |
Chérimolacyclopeptide
A |
192-193 |
-8,5 (0,1) |
Chérimolacyclopeptide
B |
228-229 |
-8,3 (0,3) |
|
Chérimolacyclopeptide
C |
233-234 |
-8,4 (0,1) |
|
Chérimolacyclopeptide
D |
220-221 |
-3,2 (0,1) |
|
Chérimolacyclopeptide
E |
ND |
-4,7 (0,2) |
|
Chérimolacyclopeptide
F |
277-278 |
-5,2 (0,1) |
|
Chérimolacyclopeptide
G |
213-214 |
-3,4 (0,3) |
|
Chérimolacyclopeptide
H |
139-140 |
-6,8 (0,1) |
|
Chérimolacyclopeptide
I |
200-201 |
-7,3 (0,1) |
|
A. reticulata |
Cycloréticuline
A |
225-226 |
-17,2 (0,1) |
Cycloréticuline
B |
216-217 |
-6,3 (0,1) |
|
Cycloréticuline
C |
269-270 |
-2,7 (0,1) |
|
Cycloréticuline
D |
255-256 |
-7,0 (0,1) |
|
Cycloréticuline
E |
239-240 |
-8,3 (0,1) |
|
Cycloréticuline
F |
244-245 |
-7,7 (0,2) |
|
A.
muricata
|
Annomuricatine
C |
284-285 |
-2,7 (0,1) |
Annomuricatine
D* |
ND |
-2,6 (0,1) |
|
A. senegalensis |
Cyclosénégaline
A* |
ND |
-2,6 (0,1) |
Cyclosénégaline
B |
246-247 |
-5,7 (0,1) |
|
A. squamosa |
Cyclosquamosine M |
260-261 |
-8,0 (0,2) |
Tableau VIII-2 :
Mesures de point de fusion et de pouvoir rotatoire [a]D22